Je sens que je ne vais pas me faire que des amis avec cet article…
Mais tant pis, je me lance, car je rencontre tellement d’entrepreneurs empêtrés dans des étapes vues comme indispensables, alors qu’elles méritent rarement qu’on y consacre autant de temps.
Créer une entreprise, ce n’est pas une autoroute, où il suffit de suivre un chemin tout tracé pour réussir. Le chemin va dépendre de ton activité, de tes ambitions, de tes moyens, de tes compétences…
À l’ère du digital et des nouvelles méthodes projets (au hasard, méthode Agile), il existe souvent des moyens plus rapides et plus accessibles aux gens sans le sous et/ou qui ne sont pas des experts de l’entreprenariat.
Tour d’horizon des étapes – pas si automatique – en création d’entreprise, et leurs alternatives simples d’accès.
A noter : il y a beaucoup d’exceptions à la règle. Cet article n’a pas pour but d’être exhaustif mais plutôt de vous montrer que parfois un autre chemin peut être possible.
1. Réaliser une étude de marché complète et exhaustive.
Faire une vraie bonne étude de marché, complète et précise est difficile.
Quand on est une grosse entreprise, c’est simple, avec plusieurs milliers d’euros une entreprise spécialisée fera le travail. La donnée de qualité ça se paye et ce que tu trouveras sur internet gratuitement sera souvent peu adapté à ton cas et/ou trop macro pour que cela soit vraiment utile.
Don’t panic, ce n’est pas forcément utile.
La méthode que je conseille pour tous les entrepreneurs c’est d’y aller progressivement. Méthode pas à pas, méthode agile… quelque soit le nom, l’idée est de se lancer rapidement :
- Par étape
- Sans attendre la perfection
- En t’autorisant le droit à l’erreur
L’expérience t’apportera des réponses au plus proche du réel, et te permettra d’ajuster régulièrement ton projet alors qu’une étude de marché te demandera des ressources pour un résultat incomplet et rapidement inutile.
Pour en savoir plus, tu peux jeter un oeil à mon article 8 raisons de se lancer avant d’être totalement prêt.
Internet à totalement changé la donne en démultipliant le potentiel accessible de chaque marché. Aujourd’hui, il est toujours possible de trouver sa cible, même si on agit sur un marché de niche ou qu’elle se trouve à l’autre bout du monde.
Quelques exceptions :
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Lancer un point de vente physique (boutique, restaurant etc…). Il sera important de connaitre parfaitement ta zone de chalandise, son potentiel, les habitudes des riverains, la concurrence etc…
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Être en recherche de fonds, dans l’optique de convaincre des investisseurs.
Les alternatives plus efficaces: 1/ Définir précisément sa cible et apprendre à la connaitre, en échangeant directement avec elle. 3-4 échanges hautement qualitatifs peuvent être bien plus riches qu’une somme de chiffres, surtout pour bien comprendre les attentes et les craintes. 2/ Identifier quelques concurrents directs et indirects afin d’analyser leur stratégie à la fois pour s’en inspirer et pour s’en différencier. Là encore on privilégie la qualité à l’exhaustivité. |
2. Chercher à tout prix un financement pour démarrer.
Plutôt que de te demander comment trouver de l’argent pour démarrer, demande toi, comment réussir même avec tes moyens actuels ?
Réussir sans s’endetter tout en restant le seul décideur est possible et plus sain.
L’idée est de créer un cercle vertueux afin de t’autofinancer :
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Un exemple ? Le projet : lancer une boutique de vêtements féminins responsables.
- Proposer des ventes éphémères via Instagram.
- Avoir un petit corner dans un pop-up store.
- Lancer son propre pop-up store.
- Inaugurer sa propre boutique ! (Youpi)
Arriver à l’étape 4 te demandera autant de temps que lancer directement une boutique, sauf que tu aura appris la manière de gérer tes fournisseurs, tes partenaires, tes stocks et tant d’autres éléments techniques.
Apprentissage facilité par une prise de risque financière diminuée… elle est pas belle la vie ?
3. Construire un business plan hyper costaud sur 3 ans.
Un business plan, c’est à destination d’une banque, d’investisseur. Si tu n’as pas besoin de financement extérieur, pourquoi réaliser un business plan et un prévisionnel financier sur 3 ans ? Se projeter sur la durée et de manière détaillée est aussi aléatoire qu’inutile. Garde ton temps et ton énergie pour autre chose !
Quelques exceptions :
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Aller chercher des fonds, les investisseurs et banquiers le réclameront.
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Investir un business qui ne sera pas rentable avant plusieurs années : il faut pouvoir construire un prévisionnel à moyen/long terme.
Les actions à privilégier :
3 actions simples qui te seront vraiment utiles pour construire et développer ton activité. |
4. Se triturer la tête sur ton statut juridique
EURL, SARL, SASU etc… A croire que les acronymes ont été uniquement créés pour faire peur aux gens ! Choisir son statut juridique peut être un vrai casse tête, mais il ne doit pas être un prétexte pour t’empêcher d’avancer.
Lorsque tu débutes, fonce sur le statut d’auto-entrepreneur. Ce statut a été spécialement créé pour tester une activité.
Création en ligne, 0 frais, facilité administrative… n’hésite pas à profiter de sa simplicité pour te lancer rapidement.
Au départ, ton modèle n’est pas stable et c’est normal. Une fois mis à l’épreuve du réel et face à ton développement, tu auras largement le temps de faire évoluer ton statut. En te lançant en tant qu’auto-entrepreneur tu pourras te tester sans te faire des noeuds au cerveau sur les questions juridiques et administratives.
L’exception : les activités qui demandent beaucoup d’investissements.
Pour tes impôts, le statut d’auto-entrepreneur se base sur ton chiffre d’affaire – dont on déduit un abattement forfaitaire – et non sur tes bénéfices au réel. Si tes achats sont importants, l’abattement forfaitaire peut s’avérer insuffisant. A calculer avant de se lancer.
L’alternative pour les activités de service : Le portage salarial Utile pour ceux qui veulent tester une activité de consultants, coach…. Tout en gardant les avantages du salariat, notamment la possibilité d’ouvrir le droit au chômage. Mais attention, ce statut coûte plus cher. |
5. Investir dans un site complexe et cher.
Il ne faut pas confondre « créer un site professionnel » et « créer un site lourd et cher sur lequel les gens de toute façon ne compteront pas rester plus de 10 secondes ».
Un site pro, c’est un site « propre », avec un discours clair, une navigation simple et une charte graphique dans l’air du temps.
Les besoins des internautes sont simples :
- Comprendre rapidement ton offre.
- Identifier ta différence.
- Pouvoir te contacter.
Le tout avec le moins de clics et de mots possibles.
D’ailleurs la mode est au site à une seule page et tant mieux : cela te laisse plus facilement la possibilité de le faire toi même ou te coûtera moins cher si tu fais appel à un prestataire.
Quelques conseils pour créer un site facilement :
- Utiliser un CMS (un logiciel qui te permettra de concevoir et gérer ton site) comme Squarespace, Wix voir WordPress, même si ce dernier est moins accessible.
- Adopter une structure précise et rigoureuse pour diffuser une image pro. Cela t’évitera d’avoir des textes ou des images qui flottent.
- Créer ta propre charte graphique en utilisant simplement 2 couleurs (+ le blanc ou le noir) maximum pour tout le site.
- Avoir peu de texte et privilégier les images.
- Limiter le nombre de clics.
- Adopter un système d’entonnoir : plus l’internaute scroll et/ou clique – et donc passe du temps sur ton site, plus il est prêt à lire du contenu. Réserve donc les contenus « bavards » pour les pages autres que ta Home Page.
Si tu veux un exemple de site simple, tu peux jeter un œil à mon site secondaire que j’ai créé avec mes petites mains en quelques jours : http://creermamarque.fr/ et dans lequel j’essaie d’appliquer ces conseils.
L’exception : Les sites marchands.
Si tu souhaites faire de la vente en ligne, tous les conseils dits plus haut restent valides, mais veille à bien penser la partie e-commerce afin de maximiser ton taux de transformation.
Pour conclure, je dirais juste une chose : ne suis pas à la lettre cet article ! Chaque cas est un cas particulier et n’essaie pas de copier-coller une recette toute faite.
Le bon réflexe, c’est de comprendre l’objectif derrière chaque conseil et de l’adapter en fonction de ta situation, tes capacités et tes moyens.
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